Après la version 5.9 sortie en janvier dernier, WordPress 6.0 est sorti dans la nuit du 24 au 25 mai 2022.
Cette dernière s’intitule « Arturo », en hommage au musicien de jazz mexicain Arturo O’Farrill.
Alors que nous réserve cette nouvelle mouture ? On fait le point.

Le FSE continue d’être peaufiné
Le Full Site Editing est encore jeune puisqu’il n’est apparu aux yeux du grand public qu’en janvier dernier avec le dernier thème par défaut « Twenty Twenty-Two » (2022).
D’ailleurs, le petit libellé beta à côté du menu « Éditeur » a du sens. Le FSE est pour le moment à destination des développeurs de thèmes et des intégrateurs de thèmes sur-mesure.
Il y a donc une maladresse : toutes les personnes qui installent WordPress de nos jours voient une interface de personnalisation déroutante dans laquelle on perd nos marques.
Parce que le Full Site Editing est prometteur, certes, il nous permet d’avoir un Theme Builder gratuit et natif ! Mais il n’est pas facile à prendre en main pour des débutants.
C’est d’ailleurs une des hypothèses qui peuvent expliquer le léger déclin des parts de marché de WordPress. Le FSE est trop complexe et ne s’adresse pas encore à tout le monde.
Alex a écrit un article à ce sujet sur WPMarmite si vous souhaitez en savoir plus.
Bon du coup, que vont pouvoir faire les développeurs/intégrateurs avec les nouvelles fonctionnalités de l’édition de site ?
Voici la liste des éléments les plus intéressants.
Un thème peut proposer plusieurs styles
On nous avait vendu Twenty Twenty-Two comme très flexible (en octobre 2021) avec la possibilité de changer de jeu de couleurs très facilement… oui mais ce n’était pas prêt pour WordPress 5.9.
Maintenant c’est bon, WordPress 6.0 permet aux développeurs de proposer plusieurs variations de styles qui, bien utilisées, permettent de donner des personnalités très différentes à un même thème.
On sort enfin du « 1 thème = 1 personnalité » pour ceux installés par défaut.
On peut également exporter tous les réglages de l’éditeur de site (styles, modèles, éléments de modèle, compositions) pour récupérer une archive du thème que l’on aurait créé.
Pratique si on souhaite s’en re-servir sur d’autres sites.
Et en plus, cela nous montre que l’avenir de la création de thème se fera en no-code !
Le bloc Bannière peut accueillir l’image mise en avant
Auparavant, la seule possibilité de récupérer l’image mise en avant d’une publication était d’utiliser le bloc « Image mise en avant de la publication ». Logique, vous me direz.
Mais comment faire pour avoir cette image en arrière-plan ? Et écrire le titre de la publication par-dessus ? C’était impossible avant WordPress 6.0.
Parce que maintenant, on peut utiliser le bloc Bannière et le configurer pour qu’il récupère l’image mise en avant. Ainsi le problème est résolu et on peut avoir des mises en page plus sympathiques pour les publications uniques !
Chaque taxonomie peut avoir son modèle de page
Dans WordPress 5.9, on pouvait personnaliser la mise en page de nos taxonomies avec le modèle de page « archives ».
Maintenant on peut définir des modèles de pages différents en fonction de celle dans laquelle on se trouve :
- Catégorie ;
- Étiquette ;
- Archive par date ;
- Archive par auteur/autrice…
…ce qui permet une plus grande personnalisation !
On peut imaginer laisser plus de place à une description de catégorie, à la biographie du rédacteur… c’est toujours bon à prendre pour afficher du contenu pertinent et améliorer le référencement de ses archives !
Le bloc des commentaires a été entièrement refait
Auparavant, le bloc « Commentaire d’article » ne comportait aucun réglage alors que maintenant, le bloc « Boucle de requête des commentaires » a tout granularisé.
Chaque élément des commentaires est devenu un bloc : le titre de cette zone, les avatars de chaque personne (avec l’arrivée du bloc Avatar), leur identité, la date du commentaire, le lien pour modifier le contenu, la pagination, le formulaire des commentaires…
Tout est là pour nous permettre de mieux personnaliser et mettre en page cet espace d’échange avec nos lecteurs.
🧑🍳 Notre avis côté FSE :
Le Full Site Editing devient intéressant… mais toujours pas à la portée des débutants.
Mais au même titre que les Theme Builders embarqués dans Elementor Pro ou Divi, pour ne citer qu’eux !
Tous les sites n’ont pas besoin de mécaniques aussi poussées.
Pour le moment, l’enjeu est que les développeurs de thèmes travaillent différemment et proposent de nouvelles mécaniques pour les utilisateurs finaux.
L’objectif final est d’avoir des thèmes basés sur des blocs qui redéfiniront la façon dont on construit des sites WordPress.
Soyez-en sûrs, on en reparle en fin d’année avec la version 6.1, on verra si on se rapproche de cette vision !
Les nouveautés de WordPress 6.0 pour l’éditeur de bloc
Après avoir parcouru les nouvelles options du côté du Full Site Editing (notamment pour les utilisateurs de haut niveau), passons maintenant aux fonctionnalités que vous pourriez rencontrer dans l’éditeur de bloc au quotidien, .
Bloc Groupe + Flexbox = Ligne et Pile
Avec WordPress 6.0, le bloc Groupe devient polymorphe : en un clic, on peut le transformer :
- En ligne (alignement horizontal) ;
- Ou en pile (alignement vertical).
Ainsi, on peut utiliser les propriétés flexbox pour faire des mises en page intéressantes, notamment grâce aux options de justification des éléments.
Mais cela apporte également de la confusion pour les débutants :
- Faut-il utiliser des groupes ou des piles, puisque le rendu est quasi-similaire ?
- Et à quel moment faut-il utiliser des lignes plutôt que des colonnes ?
Il va falloir s’habituer à de nouvelles gymnastiques mentales !
La vue Liste devient indispensable
La vue Liste était pratique mais limitée. Sauf qu’avec des mises en page complexes, notamment dans le cadre de l’édition de site, il fallait qu’elle soit plus pertinente.
Donc dorénavant, tous les éléments parents sont repliés par défaut, ce qui permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble.
Et en plus de ça, on peut enfin sélectionner plusieurs éléments proches (avec la touche Maj
du clavier) pour les déplacer ou les mettre dans un groupe.
Lorsqu’on a de grands écrans, on peut laisser la vue Liste ouverte à gauche, l’inspecteur à droite et c’est très confortable !
On peut sélectionner du texte sur plusieurs blocs
Auparavant, si on sélectionnait du texte sur plusieurs blocs, cela sélectionnait les blocs en question. Pas le texte.
C’est maintenant amélioré puisqu’avec une sélection de texte à cheval sur plusieurs blocs, on a le meilleur des deux mondes :
- On peut copier ou supprimer le texte en question, ce qui était inaccessible avant ;
- Ou on peut utiliser les options des blocs, notamment pour les grouper.
C’est clairement une petite nouveauté qui va se révéler très pratique à l’usage !
À quoi bon verrouiller des blocs ?
WordPress 6.0 ajoute une autre fonctionnalité, la possibilité de verrouiller les blocs pour éviter qu’ils soient déplacés ou supprimés.
Mais par contre, si le but était d’empêcher des clients de faire n’importe quoi, c’est raté :
- On peut toujours modifier le contenu des blocs verrouillés ;
- Manipuler leur style ;
- Et à moins de verrouiller tous les blocs d’une publication, on peut toujours déplacer ceux qui se trouvent autour.
Donc en fait, on peut encore tout casser.
On croise les doigts pour que de nouvelles options de verrouillage arrivent dans les futures versions, afin que ce soit plus pertinent.
Et en vrac
Il y a d’autres nouveautés que l’on va balayer rapidement :
- Le sélecteur de couleurs gère maintenant la transparence, ça peut aider à faire des mises en pages plus esthétiques.
- Le bloc Galerie bénéficie de l’option d’espacement des blocs : on peut ainsi définir la taille de gouttière entre les images.
- Lorsqu’on transforme un bloc, ses réglages ne sautent plus : on conserve toutes les modifications de style qu’on avait pu faire avant.
- Lorsqu’on définit le style d’un bouton, le suivant héritera des personnalisations du premier.
- Le bloc Colonnes (parent uniquement) bénéficie maintenant des options de bordure (et d’arrondi), ce qui était auparavant réservé au bloc Groupe.
- Et avec le raccourci
[[
on peut ajouter des liens internes… mais ça nous semble limité et moins pratique que de faire unCtrl + K
sur une ancre de lien bien rédigée.
🧑🍳 Notre avis du côté de l’éditeur :
Tous ces petits ajouts sont vraiment intéressants (à l’exception du verrouillage de blocs) : ils peaufinent l’expérience d’édition.
Il n’y a rien de révolutionnaire et tant mieux, tout n’était pas encore parfait.
Il n’empêche que l’éditeur de bloc ne peut toujours pas être utilisé pour faire des sites modernes sans utiliser de module complémentaire.
L’écosystème des constructeurs de pages (Elementor, Divi…) et des add-ons (Spectra, Kadence…) reste encore très pertinent.
Mais on est curieux, on a envie de savoir jusqu’où ira Gutenberg et à quel moment il permettra, seul, sans toucher à une ligne de code, de faire des mises en pages vraiment poussées.
Ça ne tient pas à grand-chose finalement : des options responsive, la prise en charge des marges externes, des ombres…
Que penser de WordPress 6.0 ?
Alors tout d’abord, ce n’est pas parce que la version a un chiffre rond (6.0) que la mise à jour est plus majeure que la précédente (5.9). Le système de numérotation de WordPress ne fonctionne pas ainsi.
On a donc une version qui ne révolutionne rien, elle continue d’avancer sur les phases 1 et 2 de Gutenberg :
- L’édition simplifiée grâce à l’éditeur de blocs ;
- Et la personnalisation, grâce au Full Site Editing, les compositions et le répertoire des blocs ainsi que les thèmes qui en tireront partie.
Et c’est déjà très bien ! Il faut consolider les fondations avant de passer à la suite (la collaboration ou le multilingue natif).
On ne l’a pas cité mais il y a également des améliorations du côté des performances (notamment les requêtes avec la base de données) et de l’accessibilité. Ce sont des changements invisibles mais toujours appréciables : WordPress ne fait que se bonifier avec le temps.
On oublie les constructeurs de pages ?
Au final, cette version nous inspire deux choses :
- Le FSE devient plus pertinent… mais aujourd’hui, un Theme Builder permet d’aller plus loin. Donc pour un site qui a des besoins de personnalisation poussés, il faut rester sur les solutions actuelles (Elementor Pro, Divi…).
- Et l’éditeur de blocs est agréable… mais il n’arrive pas à la cheville des constructeurs de pages. On ne peut pas l’utiliser seul, sans module complémentaire ou CSS, pour arriver à des webdesigns modernes.
Donc finalement, l’avance des constructeurs de pages ou des add-ons de Gutenberg est encore bien présente.
Est-ce que la tendance va finir par se renverser avec les prochaines versions ? Ce n’est pas dit. Parce qu’en parallèle, les constructeurs continuent d’évoluer eux aussi pour maintenir leur avance.
Bref, les mois et les années à venir s’annoncent passionnants et nous pourrons retranscrire les évolutions majeures sur ce blog.
🧑🍳 Faut-il lancer la mise à jour ?
Comme pour chaque version majeure de WordPress, on recommande d’attendre une bonne semaine avant de mettre à jour nos sites.
Ainsi on laisse le temps aux extensions et aux thèmes de corriger d’éventuels bugs et conflits.
Mais peut-être que vous avez déjà la version 6.0 sur vos sites si vous avez laissé les réglages de mise à jour automatiques par défaut.
Auquel cas, si vous ne constatez aucun problème (et de ce qu’on observe, ça a l’air d’être majoritairement le cas), restez ainsi !
Pour en savoir plus :
- L’annonce de la sortie de WordPress 6.0 (en français)
- Le guide des changements techniques (en français)
- La vidéo de présentation des nouveautés (sur Youtube, en anglais)
💪 Toutes les nouveautés de WordPress 6.0 sont déjà présentes dans notre formation WordPress !
Et vous, qu’en pensez-vous de cette mise à jour ?
Dites-le nous en commentaire pour lancer le débat !
Aucun commentaire