WordPress 6.3, le début d’une nouvelle ère ?

Publié le 15 août 2023
Illustration de WordPress 6.3 sur un arrière-plan bleu nuit, noir

5 mois après la sortie de WordPress 6.2, notre CMS de prédilection est passé en 6.3 le 8 août 2023.

Et pour ne pas déroger aux habitudes, cette version a été baptisée « Lionel » en l’honneur du jazzman américain Lionel Hampton.

On a senti que le focus a été mis sur l’Édition de site dans cette version.

Pour autant l’Éditeur de blocs a lui aussi reçu quelques nouveautés qui sont passées sous les radars.

Alors que retenir ?

L’Éditeur de site nous montre un aperçu du futur 

On aurait pu croire qu’après sa sortie de bêta en début d’année, l’Éditeur de site (ex-FSE) n’allait plus trop évoluer. Eh bien cette version nous prouve le contraire !

L’interface change, les fonctionnalités se développent… et les frontières avec l’Éditeur de blocs se brouillent !

L’Édition de site passe au niveau supérieur !

Auparavant, l’Éditeur de site nous accueillait avec seulement 2 éléments de menu : les modèles (templates) et les éléments de modèle (template parts).

Ce n’est qu’au travers de clics supplémentaires qu’on accédait aux autres fonctionnalités indispensables comme les styles, le guide de style ou encore la navigation.

Cette époque est révolue puisque nous avons maintenant 5 éléments de menu dans l’interface, dès notre arrivée.

menu de l'éditeur de site avec ces cinq onglets : navigation, styles, pages, templates et compositions

Qu’est-ce que ça change, concrètement ?

  • La navigation permet de centraliser tous les blocs Navigation utilisés en un seul endroit alors qu’auparavant, il fallait les trouver en navigant sur chaque modèle. On se rapproche donc du fonctionnement qu’on a toujours eu dans Apparence > Menus.
  • Les styles sont accessibles dès le début, ce qui permet de changer de look et de lancer le guide de style (style book) très rapidement. En plus, nous avons maintenant des révisions : ça retire un stress énorme de savoir qu’on peut revenir en arrière !
  • Les pages sont accessibles depuis cette interface, ce qui est l’élément le plus intriguant de cette nouvelle version. On détaille justement cette nouveauté dans la partie suivante.
  • Les modèles conservent leur fonctionnement précédent, sans modification.
  • Et le menu des compositions regroupe aussi bien les éléments de modèles (qui étaient déjà là), que les compositions dans une toute nouvelle interface. Nous allons elle aussi la détailler dans une partie distincte.

Avec ce passage de 2 à 5 éléments, l’Éditeur de site atteint enfin le niveau qu’il aurait dû avoir pour répondre à sa promesse. Maintenant, on peut réellement concevoir un site vitrine simple, sans sortir de cette interface (ou presque, on va le voir).

Et ça, c’est un aperçu du futur de WordPress !

Éditez vos pages dans l’Éditeur de site

La plus grande surprise de WordPress 6.3 est la possibilité de modifier des pages directement depuis l’Éditeur de site.

En effet, son rôle est normalement de gérer tout ce qui entoure le contenu des publications. Pas les publications elles-même !

C’est donc tout naturellement qu’une fois nos styles et modèles définis, on devait retourner à l’interface « normale » de WordPress pour gérer les pages et les articles.

Eh bien cette limitation saute dès aujourd’hui mais pour les pages seulement.

Représentation de l'édition de page au sein de l'Édition de site sous WordPress 6.3

On retrouve donc toutes les pages de notre site dans cette nouvelle interface et on peut les gérer… mais pas totalement non plus.

Par exemple, on peut créer de nouvelles pages (en brouillon, par défaut) mais la relation parent-enfant n’est pas présente. On doit donc retourner dans « l’ancienne interface » pour définir ce réglage.

Ce qui fait que ce n’est pas totalement utilisable pour le moment : on sent qu’on n’en est qu’à la première itération !

Ensuite, on peut éditer les blocs d’une page… mais dans une interface inhabituelle : on voit l’en-tête et le pied de page pendant qu’on met en forme notre contenu.

On croirait être directement sur le site et non pas dans une interface d’édition WYSIWYG ; WordPress ne nous avait pas habitué à ça, c’est un beau pas en avant !

Par contre, il y a une mécanique à saisir dès le début :

  • On peut aussi bien éditer le contenu d’une page (normal) ;
  • Que son modèle, ce qui impacterait TOUTES les pages.

Heureusement, l’interface nous donne suffisamment d’indices pour ne pas se tromper. Mais ce nouveau paradigme pourra en perdre plus d’un !

Bref, cette nouveauté est encore une fois un aperçu de la direction que prendra WordPress à l’avenir. C’est plaisant… mais ce n’est pas encore prêt !

Les compositions deviennent centrales

L’arrivée de l’élément « Compositions » dans l’Éditeur de site marque un tournant plus grand qu’il n’y paraît.

Tout d’abord, parce qu’on retrouve dans une seule interface aussi bien les compositions que les éléments de modèle (en-tête, pied de page…). Ce qui correspond aux « molécules » et « organismes » si on raisonne en termes de design atomique.

D’ailleurs, ce n’est pas juste une liste comme les interfaces dont nous disposions auparavant. C’est une bibliothèque visuelle où l’on voit d’un coup d’œil :

  • Nos propres compositions ;
  • Celles fournies par le thème ;
  • Et les éléments de modèles (les nôtres + ceux du thème).

Aperçu du menu composition avec différents modèles de menu, de pieds de pages ou encore d'éléments réutilisables.

C’est également l’interface centrale pour créer et gérer les compositions.

D’ailleurs, saviez-vous qu’avant cette version de WordPress, seuls les développeurs de thèmes pouvaient en créer ?

Ou à la limite les connaisseurs qui utilisaient des extensions comme MyWP Block Pattern (créée par l’agence Whodunit) ?

Mais les utilisateurs finaux ne le pouvaient pas !

C’est donc un changement majeur : WordPress 6.3 nous donne les outils no-code pour aller très loin dans la gestion des thèmes à base de blocs.

D’ailleurs, le dernier gros changement c’est le renommage des blocs réutilisables en compositions synchronisées.

Parce qu’en effet, on peut dorénavant choisir :

  • Entre une composition synchronisée dont le fond et la forme changeront partout sur le site à la moindre modification ;
  • Ou une composition non-synchronisée que l’on pourra importer et modifier selon nos besoins. Dans une page, un élément de modèle, un modèle… peu importe !

Donc encore une fois, on peut dire que WordPress 6.3 a mis le paquet du côté de l’Éditeur de site : on vient de faire un bond en avant !

Gagnez en productivité avec la palette de commandes

Il y a quand même un bémol à l’enrichissement de l’Éditeur de site : on peut se perdre dans l’interface, s’enfoncer dans l’édition de tel ou tel élément et devoir cliquer plusieurs fois sur le bouton « Retour » pour remonter à la racine.

C’est pour cela que la palette de commandes fait son apparition !

C’est une barre de recherche flottante que l’on peut invoquer avec le raccourci clavier Cmd + K ou Ctrl + K ou en cliquant sur l’icône de loupe présente en haut à gauche de l’interface.

visualisation de l'outil de palette de commandes dans le menu supérieur au centre de l'éditeur de site.

On peut principalement l’utiliser de trois manières :

  • Saisissez le nom d’un élément pour vous y rendre, que ce soit une page, un modèle ou un élément de modèle. Écrivez par exemple « Mentions » pour vous rendre sur la page des mentions légales suite à l’autocomplétion. Ou encore « Pied de page » pour modifier l’élément de modèle correspondant.
  • Saisissez « ouvrir » afin de vous rendre dans une partie précise de l’Éditeur de site. On peut par exemple saisir le mot « variations », ce qui nous permettra d’accéder directement aux variations de style.
  • Ou saisissez « ajouter » pour créer un article ou une page. Par contre, cela nous fait quitter l’Éditeur de site et on atterrit dans l’Éditeur de blocs.

C’est une habitude à prendre pour les néophytes afin de gagner en rapidité. Donc ça vaut le coup de prendre le pli, une fois qu’on a bien appréhendé l’Éditeur de site.

Mais clairement, ce sont les powers-users qui en profiteront le plus en maximisant la navigation au clavier !

Et en vrac…

On peut également mentionner d’autres améliorations mineures :

  • Les développeurs vont pouvoir étendre les possibilités de la palette de commandes grâce à une API mise à disposition ;
  • Le mode sans distraction arrive aussi du côté de l’Édition de site. Encore une fois, ce sont les utilisateurs chevronnés qui sauront en tirer partie puisqu’il connaissent les raccourcis clavier sur le bout des doigts !
  • Et dorénavant, il est possible de prévisualiser les thèmes à base de blocs et de les modifier avant de les activer. Ce qui veut dire qu’on peut manipuler les variations de styles, les modèles,… et nos modifications seront prises en compte au moment de l’activation. On peut quasiment faire une refonte graphique sans utiliser de pré-prod !

🧑‍🍳 Notre avis du côté de l’Éditeur de site :

Franchement, autant on n’était pas convaincus auparavant… autant là, l’Éditeur de site et les thèmes à base de blocs ne sont plus réservés aux développeurs.

Les néophytes vont être perdus lors des premières heures, c’est sûr.

Mais quelqu’un qui a compris les mécaniques et qui sait ce qu’il/elle veut, prendra beaucoup de plaisir à concevoir un thème qui lui ressemble, sans toucher au code.

En plus de ça, on commence à voir dans quelle direction veut tendre WordPress dans le futur !

Donc sur cet aspect, on peut dire que WordPress 6.3 est particulièrement intéressant !

L’Éditeur de blocs n’est pas en reste !

Pour celles et ceux qui utilisaient déjà des thèmes à base de blocs (FSE) ou qui comptaient s’y mettre, les nouveautés du côté de l’Éditeur de site sont les bienvenues.

Mais même les utilisateurs de thèmes classiques trouveront leur compte avec cette nouvelle version puisque l’Éditeur de blocs a reçu des améliorations intéressantes !

Gérez vos marges plus facilement

Ce n’est que depuis la version 6.1 de WordPress qu’on commence à se dire qu’on peut concevoir de « vraies » mises en page avec l’éditeur natif grâce aux marges internes/externes activées dans de nombreux blocs.

Pour autant, le contrôle n’était pas si évident que ça puisque par défaut, la réglette impactait les marges des 4 côtés en même temps.

Ce n’est pas souvent comme ça qu’on définit les espacements autour ou dans un bloc !

Dorénavant, on a un fonctionnement plus logique :

  • On modifie les marges verticales (haut/bas) ou horizontales (gauche/droite) grâce à 2 réglettes différentes ;
  • Ou on peut passer à 4 pour régler plus finement chaque côté ;
  • Ou tout simplement ne manipuler qu’un seul côté en masquant les autres réglettes si on ne veut pas encombrer l’interface.

Illustration du contrôle des marges dans WordPress 6.3. Il y a un curseur pour les marges horizontales et un curseur pour les marges verticales.

Peut-être qu’au premier abord ce changement peut paraître mineur… mais à l’usage, il fait économiser de nombreux clics !

Harmonisez vos images grâce à la proportion de taille

Avant de téléverser une image sur un site, vous devez la retailler, n’est-ce pas ? Vous devez vous assurer qu’elle soit en portrait, paysage ou en format carré en fonction de vos mises en pages ?

Eh bien c’est fini !

On peut désormais utiliser le réglage de « proportion de taille » pour uniformiser les ratios de nos images à l’aide de 7 pré-réglages (carré, portrait, paysage…).

Ainsi, on gagne énormément de temps et on s’assure que nos images fassent visuellement « la même taille ».

Illustration du réglage des proportions de taille pour les images dans WordPress 6.3

Et même si ce réglage a été conçu pour l’Éditeur de site, quand manipule des modèles de pages, autant vous dire que ça servira souvent dans des publications individuelles !

Alors oui, les puristes nous attaqueront en rétorquant que cela incite à envoyer des images trop lourdes pour leur emplacement final… mais le temps et les efforts économisés serviront à faire des optimisations ailleurs !

Le bloc Détails fait son apparition

Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu droit à de nouveaux blocs dans l’éditeur natif. Mais WordPress 6.3 en apporte deux nouveaux et celui qui nous intéresse le plus est le bloc Détails.

En effet, c’est un bloc parent dans lequel on peut écrire un énoncé ou un résumé et lorsqu’on clique dessus, le contenu est révélé.

On peut d’ailleurs choisir de laisser ce bloc ouvert ou fermé par défaut.

exemple du bloc détails, avec la question et la réponse qui apparait en sous onglet de celle-ci

Ensuite, on peut mettre tous les blocs enfants que l’on veut à l’intérieur : il n’y a pas de limite. C’est pour cela que ce bloc ne s’appelle pas officiellement « FAQ » : on peut faire tellement plus !

On peut donc imaginer qu’une page soit volontairement succincte au premier abord et qu’à l’ouverture d’un bloc Détails, on trouve plein de compléments d’information.

La créativité (et l’ergonomie tout de même) sera notre seule limite !

En plus, les options de style permettent de réaliser à peu près ce que l’on a en tête… donc ce bloc fera sûrement partie des incontournables à l’avenir !

Et en vrac…

D’autres nouveautés mineures ont fait leur apparition du côté de l’Éditeur de blocs, les voici :

  • Le bloc « Notes de pied de page » est le 2ème nouveau bloc de WordPress 6.3 : il est très pratique pour lister ses sources dans le cadre de textes académiques ou d’articles de blog pointilleux ;
  • Une nouvelle icône apparaît en haut à droite de l’éditeur après publication : elle permet de se rendre sur l’interface publique en un clic ou de récupérer l’URL avec un clic-droit. Enfin on n’a plus besoin de se rendre dans Récapitulatif > URL, quel gain de temps !
  • La position « épinglée » du bloc Groupe a été améliorée : elle fonctionne maintenant avec les blocs enfants. Pratique pour une table des matières sticky en colonne latérale !
  • De nouveaux réglages sont disponibles dans le bloc Bannière : couleur de texte pour les blocs enfants, bordures et largeur de contenu interne comme pour le bloc Groupe. C’est un bloc de structure de plus en plus pratique !
  • Petit retour en arrière concernant les options de lien : il n’est désormais plus possible d’activer l’option « ouvrir dans un nouvel onglet » directement lors de l’ajout. Il faut maintenant enregistrer le lien puis re-cliquer sur le bloc pour le faire. C’est un coup à prendre…

🧑‍🍳 Notre avis sur l’Éditeur de blocs :

Les améliorations ont beau ne pas être nombreuses, toutes nous semblent intéressantes !

Que ce soit en nous facilitant la vie (marges et proportion de tailles) ou en nous proposant de nouveaux blocs (notamment le bloc Détails), ça repousse le besoin de passer à un constructeur de pages.

Clairement, on peut faire de plus en plus de (belles) choses juste avec l’éditeur natif !

Que penser de WordPress 6.3 ?

Avant la rédaction de cet article, on se disait que cette nouvelle version apportait des améliorations incrémentales qui n’auraient pas grand intérêt pour la majorité des utilisateurs de WordPress.

Mais en réalité, on vient peut-être de vivre un tournant : est-ce que ce ne serait pas le bon moment pour passer aux thèmes à base de blocs ?

Aperçu de toutes les nouvelles fonctionnalités de la mise à jour WordPress 6.3 avec l'ajout de nouveaux onglets dans le menu, la palette de commande, les revisions de styles, le bloc details, la navigation  et les compositions

En effet, on a maintenant :

  • Un Éditeur de blocs très stable et plus ergonomique ;
  • Et un Éditeur de sites qui dévoile enfin son plein potentiel.

C’est pour ça qu’à notre avis, tout le monde devrait prévoir du temps prochainement pour étudier les nouvelles mécaniques.

Il y a fort à parier que pour des sites assez simples, on puisse tout faire sans dégainer un constructeur.

Il nous manquera certaines options pour des mises en pages avancées, certes… donc au pire, on pourra ajouter des modules complémentaires comme Spectra pour aller au bout de nos idées.

💪 Toutes les nouveautés de WordPress 6.3 sont déjà présentes dans  notre formation WordPress !

Et de votre côté, quel est l’élément qui a le plus attiré votre attention dans WordPress 6.3 ?

Êtes-vous prêt(e)s à essayer de faire des sites sans Elementor ou Divi ?

Dites-le nous en commentaire pour lancer la discussion !

Portrait de Nicolas Richer avec une veste de chef cuisinier pour WPChef
Nicolas Richer - Président et formateur
Depuis 2008 dans l’écosystème WordPress, je partage mon expertise au travers des formations et contenus de WPChef.

D’autres articles dans la même veine :

WordPress 6.5 : la montée en Régine

WordPress 6.5 : la montée en Régine

Malgré un report d’une semaine, la version 6.5 de WordPress est sortie le 2 avril 2024, devenant ainsi la première mise à jour majeure de l’année. C'était donc reculer pour mieux sauter ! Fidèle à la tradition, la communauté a baptisé cette version...

WordPress 6.4 : la consécration

WordPress 6.4 : la consécration

La dernière version majeure de l'année, WordPress 6.4, est apparue le 8 novembre dernier. Son nom « Shirley » rend hommage à la chanteuse et pianiste de jazz américaine Shirley Horn. Plutôt légère en nouveautés, elle a l'avantage de présenter une image...

Quoi de neuf dans WordPress 6.2 ?

Quoi de neuf dans WordPress 6.2 ?

La version 6.2 de WordPress est arrivée en cette fin de premier trimestre 2023 (le 28 mars plus précisément), et devient ainsi la première mise à jour majeure de l’année. Cette nouvelle version, intitulée « Dolphy », met en lumière le jazzman américain Eric Allan...

Aucun commentaire

Envoyer le commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *