Malgré un report d’une semaine, la version 6.5 de WordPress est sortie le 2 avril 2024, devenant ainsi la première mise à jour majeure de l’année. C’était donc reculer pour mieux sauter !
Fidèle à la tradition, la communauté a baptisé cette version « Regina » en hommage à la violoniste de jazz américaine Regina Carter.
Et cette fois, c’est l’éditeur de site qui est la star. Il devient véritablement autonome… pour un public averti.
Pour autant les améliorations générales ne sont pas en reste. Tous les utilisateurs bénéficieront d’améliorations d’ergonomie et de performance.
Des exclusivités pour les thèmes basés sur les blocs
Ces « nouveaux » thèmes existent depuis deux ans mais le grand public les boude encore ; la faute de l’éditeur de site qui manquait de maturité.
Pourtant beaucoup de nouveautés de WordPress 6.5 les concernent !
Alors si vous faites partie des innovateurs et que vous utilisez déjà les logiques d’édition de site, nous allons vous décrire toutes les nouveautés dont vous pourrez profiter.
Et si vous n’avez pas encore sauté le pas, ça vous donnera peut-être envie d’y passer !
Enfin la gestion TOTALE des pages en FSE
On aborde ce sujet en premier parce que pour nous, c’est un moment de bascule dans l’histoire de l’éditeur de site.
Au départ appelée FSE pour Full Site Editing, la phase 2 de Gutenberg visait à remplacer l’outil de personnalisation des sites pour proposer une interface encore plus riche.
Cela a donné naissance aux thèmes basés sur les blocs et à l’éditeur de site. Mais des différences techniques ont créé un fossé entre ce dernier et l’éditeur de blocs, c’est pour ça qu’il était temps de les unifier.
Et aujourd’hui, ce rapprochement est terminé : le projet peut entrer dans sa phase 3 consacrée à la collaboration et aux flux de travail.
Avec WordPress 6.5, il est désormais possible de modifier tous les attributs de page dans l’éditeur de site (URL, image mise en avant, page parente, etc.).
Ce qui fait qu’aujourd’hui, si l’on a pas besoin d’un blog, on peut faire des sites à 100 % dans le « nouveau WordPress ».
Mais seulement avec des thèmes basés sur les blocs ! Et cela ne représente que 10 % des thèmes du répertoire…
Alors qui le fera ?
- Seulement les nouveaux venus qui resteront par dépit sur les thèmes par défaut ;
- Ou au contraire les personnes affutées qui font un choix conscient et parient sur l’avenir.
Installez des polices sans extension…
… enfin, encore un fois : seulement si vous utilisez un thème basé sur les blocs !
La bibliothèque de polices était la fonctionnalité la plus discutée et la plus attendue de WordPress 6.5. Et d’autant plus parce qu’on l’attendait déjà pour la version précédente !
Pour couronner le tout, c’est encore elle qui a provoqué le décalage d’une semaine pour la sortie de Regina. Le sort s’acharne… alors est-ce que ça en valait la peine ?
Dans un sens oui, c’est désormais natif… mais sinon, on pouvait déjà tout faire grâce aux extensions.
Parce que la bibliothèque de polices regroupe deux fonctionnalités :
- L’import de polices personnalisées, qui était déjà disponible avec les versions payantes des constructeurs de page ou des thèmes. On recommandait d’ailleurs l’extension Custom Fonts pour Astra, et elle fonctionnait déjà avec les thèmes basés sur les blocs.
- Et l’utilisation locale de polices Google Fonts, qui est importante pour le respect du RGPD. Avec Astra on avait déjà l’habitude de le faire et pour les autres thèmes on utilisait OMGF.
On en conclut donc que cette solution native bénéficiera uniquement aux utilisateurs de thèmes basés sur les blocs. En effet, si on utilise des thèmes « classiques », nous n’avons pas accès à cette fonctionnalité.
Donc quelque part, les développeurs sont en train de nous donner de plus en plus de raisons de passer aux thèmes basés sur les blocs… mais au pire, on peut retomber sur nos pattes avec des extensions.
Les meilleures révisions de styles du marché !
On l’a vu, l’éditeur de site est encore assez peu utilisé dans la communauté.
C’est un peu la faute de l’interface assez complexe et de la peur que les débutants peuvent vivre en se disant que chaque clic peut tout casser.
Il y a tellement de liberté que c’en est effrayant !
C’est pour cela que WordPress 6.5 apporte deux nouveautés aux révisions de styles :
- Un résumé textuel des modifications accompagne chaque révision ;
- Et le guide de style est affichable pour chacune d’entre-elles.
Il est donc possible de facilement revenir en arrière, et d’avoir une idée précise des modifications apportées.
Objectivement, c’est le meilleur système du marché.
Il est bien plus abouti que ce que l’on trouve dans Divi ou Elementor par exemple. Ce qui nous donne encore un argument de plus pour passer à l’éditeur de site.
Et en vrac
- Les nouvelles interfaces de gestion de l’édition de site s’étendent, notamment dans la vue des modèles ou des pages. On y retrouve des fonctions de tri avancé et l’aperçu dynamique pour les modèles dans la vue en grille. Pour les pages par contre, ce ne sont « que » les images mises en avant qui sont utilisées pour l’aperçu.
- L’ajout de la favicon dans les réglages généraux de WordPress vient réparer un oubli depuis le remplacement de l’outil de personnalisation. En effet l’éditeur de site n’avait aucune option pour la définir.
🧑🍳 Notre avis du côté de l’éditeur de site :
WordPress 6.5 marque un point de bascule important : ça y est, l’éditeur de site est autonome.
MAIS, et c’est un gros mais, seules les pages sont gérées intégralement dans l’éditeur de site. Pour les articles, il faudra passer par l’ancienne interface.
Du coup, avec la bibliothèque de polices et les révisions de styles, ça donne de plus en plus de raisons de passer à des thèmes basés sur les blocs.
Mais il faut avoir le niveau pour raisonner en termes de modèles, éléments de modèles et compositions !
Ergonomie et performance pour tous
C’est vrai, WordPress 6.5 fait la part belle aux thèmes basés sur les blocs. Mais ceux qui utilisent des thèmes classiques, hybrides ou des constructeurs de pages ne sont pas oubliés pour autant.
Alors est-ce que l’éditeur natif permet de faire autant de choses qu’un constructeur de pages ? Non, toujours pas.
Mais nous allons voir qu’il reçoit quand même de petites améliorations qui sont plus ergonomiques que fonctionnelles.
Gagnez en rapidité dans l’éditeur de blocs
La vue en liste est un point de passage obligé lorsqu’on assemble un contenu un peu étoffé avec des blocs imbriqués. C’est tellement indispensable qu’on la laisse ouverte quand on travaille sur un grand écran.
Donc nous sommes preneurs de toute amélioration et justement, WordPress 6.5 en offre plusieurs :
- On peut renommer tous les blocs et plus seulement les blocs Groupe. Pour autant, serons-nous nombreux à prendre ce soin ? On en doute.
- Désormais c’est toute la ligne qui répond au clic-droit pour afficher le menu contextuel. C’est pratique, mais pourquoi ne pas étendre le clic-droit à toute l’interface de l’éditeur de blocs ?
- Toujours dans la vue en liste, on peut utiliser les raccourcis clavier de type couper-copier-coller alors que ce n’était pas encore possible.
- Et enfin, le glisser-déposer de blocs est plus intuitif. On les voit se déplacer pendant la manipulation et en plus, les blocs parents s’ouvrent au survol. On monte au niveau de ce propose Elementor donc on salue !
Globalement, ces améliorations donnent surtout l’impression d’un rattrapage sur les fonctionnalités essentielles d’une vue arborescente.
On est donc bien contents puisqu’à l’usage, c’est un gain important en vitesse et en confort.
Au-delà de la vue en liste, WordPress 6.5 a continué à faire des efforts au niveau de l’éditeur de liens. Et ça tombe bien, parce qu’on a remarqué qu’Elementor et Divi restaient bloqués à l’ère de TinyMCE avec des interfaces austères
Du coup, l’ergonomie s’améliore encore avec des suggestions de liens dès l’ouverture et un aperçu plus détaillé.
De plus l’interface reste ouverte après l’insertion pour faciliter l’accès aux options. Ce qui renforce également l’accessibilité car il y avait un problème avec les lecteurs d’écran précédemment.
Par contre l’option pour ouvrir le lien dans un nouvel onglet est déplacée derrière le bouton Modifier puis un réglage Avancé. C’est sans doute pour éviter les abus.
Bannière ou Groupe ? Pas facile de choisir !
L’ajout des images d’arrière-plan dans les blocs Groupe nous avait laissé dubitatifs à l’occasion de la sortie de WordPress 6.4.
Ce n’était pas au bloc Bannière de remplir cette fonction ?!
De toute évidence non, puisque les réglages des images d’arrière-plan du bloc Groupe ont même été étendus.
On peut dorénavant utiliser les valeurs habituelles des propriétés CSS background-size et background-repeat pour contrôler le comportement des images. Et aussi définir le point focal.
Mais en plus de ça, les options d’arrière-plan du bloc Bannière évoluent elles aussi !
En alternative au réglage de hauteur minimale ou à d’énormes marges internes, on peut maintenant choisir une proportion de taille (Carré, Standard, Portrait…).
En plus, la couleur de superposition est désormais extraite de l’image elle-même via un algorithme. Auparavant c’était du noir qui était systématiquement employé.
Alors, on choisit quel bloc lorsqu’il est question de mettre une image d’arrière-plan ? Eh bien tout dépendra de ce que vous souhaitez en faire !
En principe pour afficher du texte sur une image on préfèrera une Bannière, tandis que pour des structures complexes on utilisera forcément un Groupe.
Et qui sait ? Peut-être qu’un jour le bloc Groupe héritera de toutes les options de sa cousine Bannière… et que la question ne se posera plus !
L’équipe Performance n’a pas chômé !
Du côté de la technique, l’arrivée du format AVIF dans WordPress 6.5 a fait beaucoup de bruit. Et ça se comprend : ce n’est pas tous les jours qu’une nouvelle extension de fichier est prise en charge !
En effet, l’AVIF est un format de plus en plus adopté par les navigateurs. C’est Microsoft Edge qui l’a pris en charge en dernier, ce qui a permis de franchir le seuil symbolique des 90 % de compatibilité.
Ainsi, l’AVIF va nous aider à améliorer les performances de nos sites puisque les images sont 50 % plus légères que le JPEG à qualité équivalente, alors que le WebP c’était seulement 30 % de moins.
Mais attention : « prise en charge » ne veut pas dire « conversion » des images !
Si vous voulez générer automatiquement des fichiers AVIF dans WordPress, il faudra utiliser des extensions comme Imagify ou ShortPixel (les premières à dégainer la fonctionnalité).
Néanmoins on peut saluer le travail de l’équipe Performance qui a été proactive sur cette avancée. On se souvient que la prise en charge du WebP était arrivée bien plus lentement.
Toujours dans la performance, WordPress 6.5 règle un vieux problème. Saviez-vous que les installations dans une langue autre que l’anglais doublaient la consommation de mémoire et allongeaient le chargement des pages de 36 % ?
Heureusement un contributeur s’est emparé du sujet et la baisse de performance est désormais réduite à néant.
Les utilisateurs non-anglophones de WordPress peuvent donc lui en être reconnaissants car ce sont plus de la moitié des installations qui n’ont pas l’anglais comme langue principale.
Et en vrac
- L’éditeur de blocs introduit des pré-réglages d’ombre pour les blocs Image, Bouton et Colonne. À quand le contrôle complet ? On attend surtout les ombres sur le bloc Groupe puisqu’il est fondationnel.
- Les équipes de développement peuvent désormais définir des règles de dépendance entre extensions. Pour le moment, ça consiste juste à bloquer l’activation ou la désactivation si les règles ne sont pas satisfaites. Est-ce que par la suite nous aurons droit à l’installation automatique ou assistée des dépendances ? On ne dirait pas non !
- Deux nouvelles API sont mises à disposition des équipes de développement : Interactivity et Block Bindings. Du côté utilisateur, cela devrait donner des composants plus réactifs et la possibilité de manipuler les champs personnalisés dans l’éditeur de blocs.
- Et comme d’habitude, l’équipe Performance a veillé à ne pas alourdir les interfaces : le chargement des éditeurs est 2 fois plus rapide et le chargement des compositions est amélioré de 60 %.
🧑🍳 Notre avis du côté de l’éditeur de blocs :
Au travers de nombreuses améliorations d’ergonomie et de performance, WordPress 6.5 apporte du confort pour tous.
Ainsi les utilisateurs de thèmes classiques et des constructeurs de page en bénéficient également.
On sent quand même qu’on est dans une phase de peaufinage. Mais ces petites itérations sont les bienvenues.
Que penser de WordPress 6.5 ?
Le fait le plus marquant est l’arrivée à maturité de l’éditeur de site. Du coup, nous avons de plus en plus de raisons de passer à des thèmes basés sur les blocs. Mais cette conclusion diffère en fonction de la population.
Par exemple, les créateurs de thèmes sur-mesure ont maintenant à disposition des outils majoritairement no-code pour travailler en design atomique et livrer des sites modernes à leurs clients, sans passer leur vie dans un éditeur de code.
De l’autre côté, beaucoup de freelances utilisent toujours des thèmes classiques et des constructeurs de pages puisque les fonctionnalités sont encore devant l’expérience native de WordPress.
Alors vont-ils basculer sur les thèmes basés sur les blocs ? À notre avis : pas encore, car tout n’est pas mûr à 100 %.
En tout cas, les évolutions de WordPress sont des avancées riches et intéressantes pour tous les concepteurs. Mais ce sont aussi des complexifications qui risquent de perdre le grand public.
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Et vous qu’est-ce qui attire le plus votre attention dans cette nouvelle version ?
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