WordPress 6.1 est là, qu’est-ce qui change ?

Publié le 10 novembre 2022
Illustration de WordPress 6.1 sur un arrière-plan bleu profond

Après la version 5.9 en janvier et la version 6.0 en mai, WordPress 6.1 est arrivé le 1er novembre 2022. C’est ainsi la 3ème mise à jour majeure de l’année.

Et comme d’habitude, chaque mouture porte un nom d’artiste de jazz. C’est donc « Misha » cette fois-ci, en l’honneur du pianiste ukrainien Mikhail Alperin.

Alors, les nouveautés sont-elles intéressantes ? On vous dit tout.

Pochette utilisée pour représenter la version de WordPress 6.1 intitulée « Misha »

L’éditeur de blocs devient plus prometteur !

Ce qui nous a vraiment plu dans cette nouvelle version de WordPress, ce sont toutes les améliorations apportées à l’éditeur de blocs. L’interface dans laquelle on passe le plus de temps, au final !

Ce n’est pas encore suffisant pour concurrencer les constructeurs de pages… mais on s’en rapproche !

Les options de chaque bloc ont été harmonisées

Et ça commence avec les marges !

En effet, c’est l’élément le plus important en webdesign… et pourtant les options d’espacement étaient réservées aux blocs de structure jusqu’à présent.

C’est maintenant corrigé : on peut ajuster les marges internes/externes de la grande majorité des blocs grâce à l’onglet « Dimensions ».

Ajoutez à cela un système de pré-réglages (géré par le thème) et d’affichage en temps réel et on obtient un fonctionnement très pertinent !

Dans la même veine, les options de bordure, d’espacement de bloc et de famille de police ont été rationalisées pour être disponibles dans les blocs appropriés.

Ça change du fonctionnement antérieur où on constatait l’absence de ces options, pile quand on en avait besoin !

Le récapitulatif d’une publication est tellement plus clair !

Nous avons maintenant plus de réglages visibles d’un coup d’œil, notamment grâce au déplacement des onglets « Permalien » et « Modèle de page » dans cette section intitulée « Récapitulatif ».

Le réglage de slug est désormais en 3ème place dans la liste, ce qui correspond plus à son importance. En effet, c’était une hérésie de le planquer dans un onglet plus bas ; c’est bien mieux ainsi.

Capture d’écran du nouvel onglet Récapitulatif de WordPress 6.1

L’ergonomie a également été soignée puisque les options font maintenant toutes la même largeur.

Et pour finir, le sélecteur de date a lui aussi été amélioré. Plein de petites attentions qui se révèlent pratiques au quotidien.

Les blocs Liste et Citation sont maintenant des blocs parents

Toujours dans cette volonté de rendre l’éditeur de blocs plus pertinent et pratique :

Le bloc Liste accueille maintenant des blocs enfants qui sont des « éléments de liste », ce qui rend les changements d’ordre parmi les puces plus faciles.

Et le bloc Citation peut maintenant contenir des blocs enfants, ce qui permet une très grande liberté de mise en forme.

Mais est-elle pertinente à l’usage ? Ce n’est pas tous les jours qu’on s’en servira !

Le verrouillage de blocs ne tient toujours pas ses promesses

Nous vous disions dans l’analyse de WordPress 6.0 que le verrouillage de blocs ne remplissait pas encore sa mission… en tout cas pas celle que l’on aurait voulu.

En effet, pour nous, le verrouillage devrait surtout permettre à un client de ne pas casser le site qu’on lui a livré. Donc il ne faut pas pouvoir supprimer/déplacer un élément ou modifier son style !

Eh bien on n’y est toujours pas.

Capture d’écran du verrouillage d

En effet, on peut désormais utiliser des options de verrouillage dans les blocs Groupe, Bannière et Colonne, et même appliquer ce verrouillage aux blocs enfants… mais ça ne porte que sur la suppression et le déplacement.

Donc l’option présente dans l’éditeur de blocs est toujours insuffisante.

Par contre, la propriété template_Lock a fait son apparition ! Elle permet notamment d’empêcher la modification de style… mais elle est uniquement accessible via le code.

Donc au final, c’est surtout à destination des développeurs de thèmes qui pourront verrouiller les compositions embarquées dans leurs créations.

Il ne manque plus qu’à rendre cette option accessible aux webmasters et à leur permettre de définir les rôles qui peuvent déverrouiller les blocs et ce sera bon !

Mais au final, est-ce que ce ne serait pas à une extension de gérer cette mécanique ? Et non au cœur de WordPress ?

Et en vrac

Il y a plein de petites améliorations mineures que l’on peut également citer :

  • On peut dorénavant consulter le temps de lecture estimé d’une publication en cliquant sur le « i » en haut à gauche de l’interface d’édition ;
  • Les préférences dans l’éditeur sont enregistrées pour chaque compte utilisateur (le mode « Plein écran » par exemple) et pas juste dans le navigateur. Elles peuvent ainsi nous suivre, surtout si on travaille avec plusieurs ordinateurs ou navigateurs ;
  • 60 correctifs d’accessibilité viennent améliorer l’expérience globale aussi bien dans l’administration, la page de connexion, l’éditeur de blocs et l’édition de site ;
  • Et bien que la conversion automatique des images en WebP ait finalement été annulée, nous avons quand même droit à des améliorations de performance dans l’administration de WordPress.

🧑‍🍳 Notre avis du côté de l’éditeur de blocs :

Franchement, c’est de plus en plus agréable.

On ne peut toujours pas faire des mises en pages « modernes » et contrôler tout le responsive nativement… mais finalement, il suffit d’ajouter un add-on et le tour est joué.

Dès lors qu’on utilise Spectra (par exemple), on peut quasiment faire ce que proposent d’autres constructeurs de pages comme Elementor ou Divi.

On ne vous invite pas à changer d’outil tout de suite, mais dans quelques mois le combo Astra/Spectra pourrait faire des étincelles !

Twenty Twenty-Three est le nouveau thème par défaut

Depuis l’an dernier, les développeurs ont pour mission de faire des thèmes par défaut les vitrines des nouveautés de WordPress.

Sauf qu’au premier regard, cette année, ce n’est pas très beau.
C’est austère et on se demande bien où se trouve l’innovation.

Visuel illustrant le thème WordPress Twenty Twenty-Three (TT3)

Mais en fait, TT3 (version abrégée de Twenty Twenty-Three) est un thème minimaliste, contrairement au précédent (TT2) qui avait beaucoup de personnalité… et d’oiseaux.

Pour compenser, le thème embarque 10 variations de styles créées par la communauté. On peut ainsi voir d’un coup d’œil à quoi ressemble un site avec une palette austère, aubergine, canari…

Et puis ce ne sont que des points de départ ! On peut ensuite modifier les couleurs, les polices (parmi une maigre liste), les espacements par défaut… et ainsi, concevoir notre variation de style.

Parce que finalement, Twenty Twenty-Three remplit son rôle à merveille : il nous montre à quoi ressemble le WordPress de demain avec l’éditeur de site et l’éditeur de blocs suffisamment matures.

Mais peut-il servir à réaliser de vrais sites ?
Que l’on vendra à des clients ?
Au premier abord, non.

…sauf si on pousse l’expérimentation à son paroxysme et qu’on adopte pleinement ces nouvelles mécaniques.

On peut alors créer notre propre thème basé sur TT3 avec l’extension Create Block Theme.

Mais ce n’est pas à la portée de tout le monde !

🧑‍🍳 Notre avis du côté du nouveau thème :

On invite tout le monde à passer plusieurs heures sur Twenty Twenty-Three pour appréhender le futur de WordPress (en local par exemple).

Modifiez les en-têtes et pieds de page, les modèles de page, créez-en de nouveaux, manipulez le bloc Navigation, créez votre propre variation de style…

Et vous verrez ainsi jusqu’où on peut aller nativement.

La première prise en main ne sera pas facile mais franchement, ça en vaut la peine !

D’ailleurs, le répertoire officiel des thèmes a maintenant une nouvelle catégorie : les Block Themes. Donc si vous souhaitez tester toutes les nouvelles mécaniques encore plus loin, vous pourrez le faire avec d’autres thèmes !

Et du côté de l’éditeur de site ? (FSE)

À l’occasion de la sortie de WordPress 6.1, le FSE (Full Site Editing) change de nom pour devenir l’Éditeur de site (Site Editor).

Il s’agit de toute la mécanique qui permet de gérer les modèles de publications, de taxonomies, les éléments de modèles… c’est ce que d’autres appellent un « Theme Builder » !

Au-delà du changement de nom, on voit surtout que les options sont huilées et perfectionnées, ce qui laisse présager de belles choses pour l’avenir.

Les améliorations principales de l’éditeur de site

Dans WordPress 6.0, certains points étaient encore décevants :

  • Il fallait de bonnes compétences en CSS pour personnaliser les modèles, notamment pour gérer les marges… mais c’est désormais corrigé grâce aux options qui sont apparues sur presque tous les blocs ;
  • Les modèles de publications et de taxonomies n’étaient que globaux, on ne pouvait pas définir un modèle pour une publication ou un terme de taxonomie en particulier : c’est corrigé !
  • Et le bloc Navigation était le vilain petit canard ergonomique qui nous faisait regretter l’ancienne interface des menus. Ce n’est toujours pas la folie mais on peut utiliser les « anciens menus ».
Aperçu du bloc Navigation qui permet de récupérer les menus classiques dans WordPress 6.1

(Sauf qu’il faut une extension pour retrouver l’interface d’administration facilement)

L’amélioration de ces points est déjà une belle avancée : on se rapproche de plus en plus d’un outil qui peut s’adresser à des webmasters qui ne savent pas coder.

Les autres ajouts notables à destination des développeurs de thèmes

Toutes les fonctionnalités qui suivent ne sont pour l’instant disponibles que via du code. Mais peut-être qu’un jour les options apparaîtront pour tout le monde ?

  • WordPress 6.1 a ajouté la prise en charge de la typographie fluide. C’est à dire que la taille de police s’ajuste continuellement lorsqu’on diminue la largeur de l’écran, à l’aide d’une formule mathématique entre une valeur minimale et une valeur maximale. On n’a pas juste des tailles définies pour ordinateur/tablette/mobile : on a un ajustement continu pour que les textes disposent de tailles harmonieuses.
  • Il y a maintenant plus d’options dans le fichier theme.json, à destination des créateurs de thèmes, pour gérer les différents états (survol, actif, focus) des boutons et des liens.
  • Les compositions de démarrage sont étendues à tous les types de contenus, pas juste les pages. Les créateurs de thèmes peuvent ainsi proposer des compositions qui nous permettent de gagner du temps à la création de publication. C’est pratique si l’on suit toujours un même gabarit
  • Les thèmes classiques commencent à accepter des éléments de modèles, comme l’en-tête et le pied de page. Cela leur permet une transition en douceur vers les nouvelles mécaniques.

🧑‍🍳 Notre avis sur l’éditeur de site :

C’est bon, on approche d’une solution presque mature.

Les fondations techniques d’un Theme Builder sont là et le bloc Navigation s’améliore de version en version.

Mais cela reste encore une mécanique de conception de site réservée à des utilisateurs avancés.

Il nous manque maintenant des thèmes basés sur les blocs “grands-publics” pour démocratiser ce nouvel usage !

Que penser de WordPress 6.1 ?

Autant la version 6.0 nous avait laissé sur notre faim… autant là, on commence à sentir le vent tourner.

Mise en avant de toutes les nouveautés de WordPress 6.1 dans un format « grille »

Mois après mois, on voit les efforts des développeurs et ils portent leurs fruits :

  • L’éditeur de blocs devient de plus en plus pertinent ;
  • Le thème TT3 nous montre jusqu’où on peut aller avec un thème basé sur les blocs :
  • Et l’éditeur de site a de moins en moins de limites.

Mais faut-il laisser tomber les constructeurs de pages ? Faut-il mettre Elementor et Divi au rebut ?

Toujours pas : leur avance reste énorme.

Mais dès lors qu’on ajoute une extension qui se branche à l’éditeur de blocs, comme Spectra, les choses s’arrangent.

On a alors du WordPress natif, sous stéroïdes, et là on peut se demander si ce n’est pas le futur !

Il y a toutefois un bémol : les constructeurs les plus modernes apportent un confort d’utilisation énorme en nous proposant d’éditer nos publications comme si nous étions sur l’interface publique.

Et ça il faut y renoncer si on souhaite passer à l’éditeur de blocs.

💪 Toutes les nouveautés de WordPress 6.1 sont déjà présentes dans  notre formation WordPress !

Et de votre côté, quel est l’élément qui a le plus attiré votre attention dans WordPress 6.1 ?

Vous comptez faire des projets avec l’éditeur de blocs et plus de constructeur de pages ?

Dites-le nous en commentaire pour lancer la discussion !

Portrait de Nicolas Richer avec une veste de chef cuisinier pour WPChef
Nicolas Richer - Président et formateur
Depuis 2008 dans l’écosystème WordPress, je partage mon expertise au travers des formations et contenus de WPChef.

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